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Les grands évènements

Absence de communauté linguistique pour les sourds
Les entendants commencent à s’occuper des sourds
Les sourds s’occupent d’eux-mêmes
- La naissance d’une culture et la reconnaissance d’une langue des sourds
- Le travail de l’abbé de l’Epée et l’invention des « signes méthodiques »
- Problèmes soulevés par les signes méthodiques
Les successeurs de l’abbé de l’Epée
La culture des sourds fleurit
L’interdiction d'une langue
Une nouvelle reconnaissance de la langue des signes française (1977-1997)
 
Les successeurs de l’abbé de l’Epée

      L’abbé Sicard (1742-1822)

      L’école de l’abbé de l’Epée, à sa mort devint Institution Nationale des Sourds-Muets et l’abbé Sicard en devint le premier directeur. Il fut choisi à ce poste grâce aux progrès de son élève sourd, Jean Massieu qui deviendra le deuxième professeur sourd en France après de Fay.
L’abbé Sicard fut traduit en 1793 devant le Tribunal révolutionnaire pour avoir persisté à se proclamer royaliste, au moment même du procès du roi. Il fut sauvé de la guillotine par les témoignage de Massieu et de ses élèves sourds. Il sera écarté de la direction de l’institut mais y reviendra en 1799 quand Bonaparte prendra le pouvoir.
      Malgré son dévouement, Sicard n’avait rien compris à la réalité psychologique et sociale des sourds. A sa mort un fait est clairement établi : l’échec des signes méthodiques.

      Bébian (1749-1834)

      Il devint le premier porte-parole d’un type original d’éducation qui utiliserait la langue naturelle des sourds. En 1817, Bébian, entendant et professeur à l’institut de Paris, devient responsable pédagogique de l’INJS. Selon Berthier il survient comme « l’homme digne de saisir la pensée entière de l’abbé de l’Epée et de la féconder ».
Bébian propose la thèse d’une éducation véritablement bilingue. Il prouve et le soutient que pour l’enseignement des sourds, le recours à la langue des signes est irremplaçable. Ainsi loin de négliger le français, les élèves apprenaient à le lire et à l’écrire correctement. Bébian réserve la parole plutôt pour les échanges familiers (acheter du pain) et pour rendre aisé les relations avec les entendants dans la vie quotidienne.
      Cette accession de la langue des signes en tant que langue d’enseignement a permis de légitimer le rôle des professeurs sourds. De ce fait la langue des signes a pu recevoir un droit de cité, elle est donc adoptée par les grandes écoles de province qui se multiplient en France : Bordeaux, Orléans, Lyon…et celles-ci deviennent les centres de ralliement des communautés sourdes dans chaque région.
      La reconnaissance de la langue des signes comme langue d’enseignement a entraîné la reconnaissance de la communauté des sourds comme telle, celle de la langue des signes comme langue de cette communauté.