Absence
de communauté linguistique pour les sourds
Les
entendants commencent à s’occuper des
sourds
Les
sourds s’occupent d’eux-mêmes
-
La naissance d’une culture et la reconnaissance
d’une langue des sourds
- Le travail de l’abbé de l’Epée
et l’invention des « signes méthodiques
»
- Problèmes soulevés par les signes
méthodiques
Les
successeurs de l’abbé de l’Epée
La
culture des sourds fleurit
L’interdiction
d’une langue
Une
nouvelle reconnaissance de la langue des signes française
(1977-1997)
La culture des sourds fleurit
Le
milieu du XIXe siècle va être l’époque
d’un formidable développement du «
mouvement sourd » en France. Les sourds de
cette époque ont une pleine conscience de
leur culture et parlent déjà du «
peuple » sourd. Pour la première fois
de leur histoire, ils commencent à assurer
pleinement des responsabilités dans les affaires
de leur communauté et forment de nombreuses
associations. Dans le domaine de l’éducation
des professeurs sourds sont acceptés parmi
les professeurs entendants. Ainsi l’épanouissement
intellectuel des sourds progresse de façon
spectaculaire.
Ferdinand
Berthier, doyen des professeurs sourds
à Paris est devenu le « mobilisateur
» de la communauté sourde. Il a défendu
par ses écrits les droits de sa communauté,
a retrouvé l’endroit exact où
a été enterré l’abbé
de l’Epée et y a fait ériger
un monument.
De l’époque on peut
citer comme artistes sourds Pélissier, le
poète et Peyson le peintre.
C’est
en 1854 que Rémy Valade,
professeur à l’Institut de Paris, publie
le premier livre de grammaire de la langue des signes,
« Etudes sur la Lexicologie et la Grammaire
du langage Naturel des Signes ». La réédition
de cet ouvrage en 1979 fut un signe du réveil
de l’intérêt pour cette langue.
La mobilisation de la communauté
En
1834, Berthier crée la Société
Centrale des Sourds-Muets de Paris dont
la tâche principale est de rassembler, mobiliser,
animer la communauté des sourds et d’organiser
chaque année un banquet destiné à
fêter l’anniversaire de la naissance
de l’abbé de l’Epée.
La querelle des oralistes et des gestualistes
Malheureusement,
pendant toute la période de développement
de la communauté sourde, les querelles ont
continué entre les éducateurs qui
faisaient appel à un enseignement gestuel
lié à la culture et à la communauté
des sourds et ceux qui l’excluaient pour concentrer
tous leurs efforts sur l’enseignement de la
parole.
Même au sein de l’Institut de Paris
des oralistes persistaient tels Jean-Marc
Itard médecin-chef de l’Institut
qui avait dédié sa vie à la
guérison de la surdi-mutité et à
l’enseignement de la parole. Il chercha à
percer l’origine physiologique de la surdité
et à la guérir et se livra pour se
faire à de nombreuses expériences
douloureuses, souvent cruelles et parfois mortelles
sur les élèves de l’Institut.
Malgré des efforts patients pour apprendre
à ses élèves à reconnaître
puis à prononcer les sons les uns après
les autres, il n’avait obtenu que de très
faibles résultats qu’il expliquait
de la sorte :
ses élèves étaient contaminés
par les habitudes gestuelles des autres classes.
Ainsi il souhaitait supprimer complètement
le recours à la langue des signes (méthode
trop facile) et revenir à une éducation
exclusive de la parole.